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La France et ses terroristes …

Quand les services secrets français se déguisaient en terroristes …

                                                                                                                              Par Chien Guevara

livre_la_main_rouge_antoine_melero_1La Main rouge est le nom d’une organisation armée française obscure opérant dans les années 1950, d’abord en Afrique française du Nord (AFN), puis en Europe.

Sans doute liée aux services secrets français, le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), la Main rouge aurait été le nom d’une organisation ayant commis des meurtres et des attentats, aussi bien en Europe qu’en AFN, contre des militants de l’indépendance du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. Il est toutefois possible qu’il y ait eu en réalité deux organisations : la première créée par des colons radicaux, la seconde constituant une récupération par le SDECE de cette « couverture » pour mener des homicides.

Origine et création

La France n’ayant pas ouvert ses archives secrètes relatives à cette période, on en est réduit à des recoupements de sources diverses.

La Main rouge a été soupçonnée d’être une organisation fictive créée par certains agents des services secrets français, le SDECE, pour attribuer à une fausse officine des activités de sabotages et d’assassinats qu’effectuaient depuis quelques années des colons radicaux anti-indépendantistes. Selon Constantin Melnik, l’inventeur de cette deuxième Main rouge serait le général Paul Grossin, chef du SDECE de 1957 à 1962.

Dans leur ouvrage intitulé Histoire secrète de la Ve République, Roger Faligot et Jean Guisnel désignent la Main rouge comme « la machine à tuer des services secrets français », c’est-à -dire du SDECE. Selon ces auteurs, le feu vert de cette entreprise aurait été donné par le gouvernement socialiste de Guy Mollet.

Premières actions en AFN

En Tunisie, la Main rouge est notamment créditée de l’assassinat du militant et syndicaliste tunisien Farhat Hached, le 5 décembre 1952, ainsi que ceux d’autres figures du mouvement national tunisien : Hédi Chaker le 13 septembre 1953, Abderrahmen Mami, nationaliste et médecin particulier du bey de Tunis, le 13 juillet 1954, puis les frères Taher et Ali Haffouz .

Le 11 juin 1955, l’assassinat à Casablanca de Jacques Lemaigre Dubreuil, militant pour l’autonomie du Maroc, est aussi attribué par certains auteurs à ce groupe.

Actions en Europe contre l’indépendance algérienne

Le premier attentat a lieu le 28 septembre 1956 à Hambourg (Allemagne), chez Otto Schlütter, un trafiquant d’armes qui approvisionne le Front de libération nationale algérien, tuant son employé ; un autre attentat tue sa mère en juin 1957.

Le 9 septembre 1957 à Genève, Georges Geitser, fabricant de détonateurs est poignardé. Puis, le 19, toujours à Genève, c’est Marcel Leopold, autre trafiquant d’armes, qui est assassiné par une flèche empoisonnée tirée à la sarbacane .

Le 5 novembre 1958, Mohamed Aït Ahcène, délégué du Gouvernement provisoire de la République algérienne essuie des tirs de pistolet au centre de Bonn, la capitale ouest-allemande[3] ; Der Spiegel dénonce alors la main de la France, alors que L’Humanité et L’Express accusent un certain colonel Mercier. Une opération ratée, le 5 juillet 1959 à Rome, qui vise le représentant du FLN Taïeb Mohamed Boulhouf, tue quant à elle un enfant de dix ans nommé Rolando Rovai .

Les assassinats sont nombreux en Allemagne de l’Ouest, Suisse, Belgique, Italie et Pays-Bas d’après Faligot et Guisnel ; Constantin Melnik évoque 135 personnes tuées pour la seule année 1960.

Action en justice

Le 16 mars 2010, la famille de Farhat Hached, la Ligue des droits de l’homme et la FIDH portent plainte au Tribunal de grande instance de Paris pour apologie de crime de guerre contre Antoine Méléro, un ancien policier français, en raison de ses déclarations que diffuse la chaine de télévision Al Jazeera le 18 décembre 2009. Dans cette émission, Méléro approuve l’opération en ces termes : « Moi, je la trouve légitime, si c’était à refaire, je referais ».

Méléro, entré dans la police au Maroc, en mars 1952, aurait rejoint la Main rouge en décembre de la même année. Suspecté dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Lemaigre-Dubreuil en 1955, il est arrêté lors de son retour en France, placé en détention provisoire puis relâché ; il bénéficie d’un non-lieu en 1964 puis se voit révoqué de la police en 1965.

Source : wikipedia


Révélation sur l’histoire de La Main Rouge : En Tunisie & Ailleurs.

(La Douda : ( Agence de presse alternative )

Date : 1956-1960

Explications : La Main Rouge dissimulait l’action homicide des services spéciaux français entre 1956 et 1960, placés sous la direction de Constantin Melnik et sous la responsabilité du Premier ministre Michel Debré. Il était alors vital, pour le gouvernement français, isolé diplomatiquement, de ne pas être désigné comme l’organisateur d’actions de guerre sur le territoire de pays amis.

Les cibles visées étaient essentiellement les partisans du terrorisme algérien et les trafiquants d’armes amis du FLN, partout où cela semblait nécessaire y compris sur des territoires extranationaux, notamment l’Allemagne, la Belgique et la Suisse.

Celui qui inventa le mythe d’une organisation secrète autonome est un général né en Algérie en 1901, Paul Grossin, chef du SDECE en 1957.

Il se souvient d’un petit groupe profrançais de Tunis qui s’était baptisé Main Rouge, au début des années cinquante, et monte toute l’opération d’intoxication.

Les services français bâtissent un organigramme, créent un état-major fictif et commencent à fournir à la presse des déclarations enflammées, revendiquant chacun des attentats. Dans le même temps, les mêmes services font semblant de tenter de saisir cette organisation.

Dans son livre “Un espion dans le siècle”, Constantin Melnik donne la parole à l’inventeur de La Main Rouge, le général Grossin : “Chaque fois que nous tirons un coup de pistolet, les flics du cru trouvent malin de rendre publiques les fausses identités que nous avons employées. Pour stopper les rumeurs qui, dès avril 1960, attribuent les attentats aux livres piégés aux services secrets, ces derniers convoquent quelques journalistes bien intentionnés pour leur livrer des informations inédites sur “La Main Rouge”.

Dans leur ouvrage “La Piscine, les services secrets 1944-1984”, Roger Faligot et Pascal Krop expliquent que l’un des éléments essentiels de la manipulation prend, une fois encore, la forme d’un livre qui sera diffusé au mois de juillet 1960 par les éditions Nord-Sud. Il a pour titre ’La Main Rouge’, et consiste en une très longue interview de l’un des fondateurs de l’organisation.

Sa confession, très documentée, est recueillie par un auteur de roman d’espionnage, Pierre Genève, pseudonyme de Kurt-Emile Schweizer né à Monaco en 1931.

Légende : “Ils sont riches, ils sont intouchables, ils sont sans foi ni patrie. Aux quatre coins de l’Europe ils tissent implacablement la toile d’araignée de leur trafic immonde. Excités par l’appât de gains fabuleux, ils attisent haines et rancoeurs pour fournir ensuite, aux hommes qu’ils ont déchaînés, les moyens de s’entre-tuer. Mais une Main se lève, couleur de ce sang qu’ils ont tant versé, une Main justicière qui va frapper sans relâche, sans merci” – Citation, La Main Rouge, éditions Nord-Sud

Détails :

28 septembre 1956 : A Hambourg, les bureaux du trafiquant d’armes Otto Schlütter sautent. Son adjoint Lorenzen est tué.

3 Juin 1957 : Hambourg, la vieille mère de Schlütter meurt dans l’explosion de sa voiture.

18 Juillet 1957 : Le bateau la Bruja roja appartenant au trafiquant allemand Georg Puchert, saute à Tanger.

21 Juillet 1957 : A Tanger encore, c’est le tour du navire Typhoon.

30 Juillet 1957 : Explosion du petit cargo Emma entre Tanger et Gibraltar.

9 Septembre 1957:Georges Geiser, fabricant de détonateurs, est poignardé à Genève.

19 Septembre 1957 :
Marcel Léopold, négociant en armes est assassiné à Genève par une fléchette empoisonnée lancée par une sarbacane à air comprimée. il était un fournisseur d’explosifs du FLN (Front de Libération National, Algérie).

1 Octobre 1958 : Le navire Atlas explose à Hambourg

5 Novembre 1958 : Assassinat à Bonn du dirigeant du FLN, Aït Ahcène, sous couverture diplomatique tunisienne.

28 Novembre 1958 : L’avocat algérien Auguste Thuveny est tué dans l’explosion de sa voiture à Rabat.

19 Janvier 1959 : L’Algérien Abd-El Soualem est tué devant la gare de Sarrebrück.

3 Mars 1959 : Georg Puchert saute dans sa voiture piégée à Francfort.

13 Avril 1959 : Le cargo Alkaira saute à Ostende.

21 Mai 1959 : Rue Saint-Marc à Paris, la police découvre le cadavre de Ould Aoudia, avocat du barreau de Paris, tué de 2 balles de 9 mm.

5 Septembre 1959 : Dans le Val d’Aoste, des montagnards trouvent à 3000 mètres, à Testa di Balbe, un avion pulvérisé à la suite d’une explosion en vol ; 5 cadavres dont celui d’un Algérien de l’entourage de Ferrat Abbas.

7 Septembre 1959 : A Beyrouth, Mohammed Mahmoud Djami, gendre de l’ancien président du Conseil Irakien est de retour de Montreux où il a rencontré Ferrat Abbas. Il est abattu de 4 coups de revolver alors qu’il allait embarquer à bord d’un avion en partance pour les USA.

1 Janvier 1960 : Abd El Kader est blessé, les deux mains arrachées par une explosion.

9 Mars 1960 : L’étudiant Akli Aïssou est tué d’une balle à Bruxelles.

25 Mars 1960 : Deux professeurs d’université belges favorables à l’indépendance algérienne sont visés : le professeur Georges Laperches est tué à Bruxelles par un colis piégé ; le même jour, dans la même ville, Pierre Le Grève, se méfiant d’un livre piégé, a la vie sauve.

26 Septembre 1960 : On retrouve en forêt de Rambouillet, le cadavre de Mohammed Mammar, speaker kabyle à la RTF.

15 Octobre 1960 : Félix Moumié, leader camerounais de l’opposition est empoisonné à Genève.

15 Ocotbre 1960 : Wilhem Beissner perd les deux jambes dans l’explosion de sa voiture à Munich.

 

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