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Les néo-nazis ukrainiens entraînés par les États-Unis par Manlio Dinucci

Alors que l’armée ukrainienne est en plein déroute face aux Novorossiens, Washington a décidé de renverser la situation militaire en s’appuyant sur ses alliés historiques contre la Russie, les nazis et néo-nazis. Peut-être seront-ils plus efficaces. Manlio Dinucci observe ce recyclage. Il sera désormais difficile à l’Otan de prétendre lutter pour la liberté.

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Le soutien de la CIA et de l’Otan aux nazis en Europe orientale n’est pas nouveau. Durant la Guerre froide, l’ambassadeur Lev Dobriansky fut chargé de soutenir les nazis ukrainiens afin qu’ils sabotent les installations communistes. Sa fille, Paula Dobriansky (photo), fut sous-secrétaire d’État chargée de la « démocratisation » de 2001 à 2009. Elle prépara le coup d’État de Kiev en sa qualité de vice-présidente de la National Endowment for Democracy.

En Ukraine les États-Unis commenceront au printemps l’entraînement et l’armement de la Garde nationale : c’est ce que confirme officiellement l’EuCom, en précisant que le programme entre dans l’initiative du département d’État pour assister l’Ukraine à opérer sa « Défense interne ».

Le financement, déjà autorisé par le Congrès, est fourni par un Fond spécial constitué par le Pentagone et par le département d’État pour « fournir de l’entraînement et de l’équipement à des forces de sécurité étrangères », afin que « les pays partenaires puissent affronter des défis importants pour la sécurité nationale des États-Unis ».

La mission d’entraînement en Ukraine sert à « démontrer l’engagement US pour la sécurité de la Mer Noire et la valeur des forces états-uniennes déployées en positions avancées ».

Les unités de la Garde nationale ukrainienne, comprenant selon des estimations approximatives 45 à 50 000 volontaires, seront entraînées par des instructeurs états-uniens dans le camp militaire de Yavoriv, proche de Lviv à environ 50 km de la frontière polonaise.

La Garde nationale, formée par le gouvernement de Kiev en mars 2014 avec un premier financement US de 19 millions de dollars, a incorporé les formations néo-nazies, déjà entraînées par des instructeurs Otan pour le putsch de Kiev (comme le montre une documentation photo sur des militants néo-nazis entraînés en 2006 en Estonie [1]). Les bataillons Donbass, Azov, Aidar, Dniepr-1, Dniepr-2 et autres, qui constituent la force de choc de la Garde nationale, sont constitués de néo-nazis aussi bien ukrainiens que d’autres pays européens. Les atrocités qu’ils ont commises contre les civils de nationalité russe en Ukraine orientale sont amplement documentées par des vidéos et des témoignages (il suffit de chercher sur Google « atrocités des néo-nazis en Ukraine »). Mais, bien qu’Amnesty International ait accusé le gouvernement de Kiev d’être responsable des crimes de guerre commis par ces bataillons, les USA continuent à les soutenir, en leur fournissant même des blindés. Et ils les potentialisent maintenant avec le programme d’entraînement et d’armement.

Celui-ci entre dans l’ « Opération fermeté atlantique », lancée par l’EuCom pour « rassurer nos alliés, face à l’intervention russe en Ukraine, et comme moyen de dissuasion pour empêcher la Russie d’acquérir l’hégémonie régionale ». Dans le cadre du déploiement croissant de forces US en Europe orientale, le Pentagone a envoyé « des experts militaires pour accroître la capacité défensive de l’Ukraine » et alloué 46 nouveaux millions de dollars pour lui fournir « des équipements militaires, dont des véhicules et des viseurs nocturnes ».

Washington est ainsi déjà en train d’armer les forces de Kiev qui, même sans recevoir des armes lourdes des USA, peuvent se les procurer avec les millions de dollars mis à leur disposition. Alors que l’Allemagne, la France et l’Italie se disent favorables à une solution diplomatique et donc contraires à la fourniture d’armes à Kiev. Mais en même temps, au sommet de Bruxelles, elles s’engagent, avec la Grande-Bretagne, l’Espagne et la Pologne, à prendre à leur charge les plus grandes missions dans la formation de la « Force de pointe » de l’Otan, dans la cadre de la « Force de riposte », portée de 13 000 à 30 000 hommes et dotée de six centres de commandement et contrôle en Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie et Bulgarie. Alors que les USA, en préparation du sommet de Minsk sur l’Ukraine (auquel volontairement ils ne participent pas), assurent par la bouche du secrétaire d’État qu’entre les alliés « il n’y a pas de divisions, nous sommes tous d’accord qu’il ne peut pas y avoir de solution militaire ».

Mais en même temps, en entraînant et armant les néo-nazis ukrainiens, les USA alimentent les flammes de la guerre au cœur de l’Europe.

 

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