Il ne date pas d’hier et pour changer un peu ça se passe en France.

On est le 31 août 1981 et François Mitterrand est Président de la République depuis moins de 4 mois.
Une autre époque…

Quel est donc ce gros coup marketing ingénieux qui va prendre la France par surprise et déclencher une levée de boucliers ?

Hé bien une campagne marketing choc basée sur 3 affiches aguicheuses.
Tout cela des lustres avant internet et les buzz qui font les beaux jours des réseaux sociaux.

Le 31 août 1981, sur 900 affiches grand format, dans Paris et six grandes villes de province, une jeune mannequin de 19 ans se dévoile en bikini, les poings sur les hanches, le dos à une mer d’azur, avec le texte suivant :
LE 2 SEPTEMBRE J’ENLEVE LE HAUT.

Voilà l’exemple parfait d’une promesse hypnotique jouant sur une très forte attente, basée sur un besoin primaire.
Le sexe…

Le 2 septembre 1981 ?

La promesse est tenue : une nouvelle affiche montre la même belle jeune femme dévoilant sa poitrine.
Promesse remplie.
Et ce n’est pas tout bien sûr.
Voilà qu’est annoncé une nouvelle promesse de poids avec le slogan suivant:
LE 4 SEPTEMBRE J’ENLÈVE LE BAS.

La promesse sera-t-elle encore tenue ?
On a là une boucle de Zeigarnik ou open loop, phénomène utilisé désormais couramment dans toutes les séries à succès, pour susciter la curiosité et rendre les spectateurs accros.

Le 4 septembre alors ?
La promesse est bien remplie car la belle brunette a effectivement enlevé le bas, tout en tournant le dos pour dévoiler ses fesses nues.
Le slogan cette fois ?
AVENIR
L’AFFICHEUR QUI TIENT SES PROMESSES

Cette campagne publicitaire novatrice était en effet réalisée par l’agence CLM/BBDO pour l’afficheur Avenir.
Elle sera un franc succès qui rapportera 2 millions de francs de publicité rédactionnelle à Avenir-Publicité dès le même mois de septembre.

La rançon du succès ?
Diffusée pendant seulement 10 jours, cette pub engendra la polémique avec plaintes d’associations, intervention outragée de la ministre des droits de la femme (Yvette Roudy) et condamnation par le tribunal de Lille à recouvrir « partiellement ou totalement » ces fesses nues indécentes.
Une autre époque je vous dis…

Rendue célèbre désormais sous le nom de campagne Myriam (c’était le prénom de la jeune mannequin) ou affiches Myriam, cette campagne culte remporta l’année suivante le Grand prix de l’affichage décerné par l’Union de la publicité extérieure.

Pour la petite histoire, Myriam Szabo profitera de cette soudaine notoriété pour poser entièrement nue sur la couverture (et à l’intérieur) du magazine Photo n°170 de novembre 1981.
Devenue une vedette, elle décidera pourtant d’arrêter le mannequinat dès 1982 pour se consacrer à la danse et au bouddhisme tibétain…