Très peu de personnes le savent. Et on ne les compte même pas parmi les membres des comités d’organisation successifs du Ngan’Nkam. En réalité, il n’en reste plus que deux qui sont encore vivants. Le chef du Canton Yingui, créateur du Ngan’Nkam, voulait que « les nkamois deviennent un seul et même peuple ». Et le Ngan’Nkam était l’instrument à travers lequel cette vision allait se réaliser.
Ainsi, Sa Majesté Solle Lomby Amon, dans le cadre de la préparation de la première édition du Ngan’Nkam, avait prévu de réunir à Yaoundé, au domicile du professeur Ebenezer Njoh Mouelle, un ensemble de personnalités issues de différents milieux intellectuels et artistiques. Nous ignorons si le professeur Njoh Mouelle qui était un intime du Chef Solle avait déjà été informé de ce projet. Néanmoins, ce mini « colloque » qui devait donc réunir des anthropologues, historiens, sociologues, philosophes, chefs traditionnels, etc., avait pour but de mener une réflexion autour des éléments de convergence entre tous les peuples autochtones du Nkam, éléments susceptibles de renforcer l’idée de la création d’un grand ensemble ethnico-culturel.
De manière concrète, les intervenants à ce « colloque » devaient :
1- Trouver dans l’histoire singulière de chaque peuple autochtone du Nkam des éléments communs à tous les autres peuples autochtones du Nkam.
2- Analyser l’histoire de la longue cohabitation de ces peuples dans le Nkam et trouver des éléments communs nés du fait de cette cohabitation.
3- Parce qu’il n’y a pas de peuple sans Sacré, le cahier des charges prévoyait que ces hommes et femmes fassent également des propositions sur l’élément ou les éléments qui pourraient constituer un Sacré pour ces différents peuples et ainsi les fédérer autour dudit Sacré.
Manifestement, Sa Majesté Solle Lomby Amon était convaincu qu’il était possible de « faire des nkamois un seul et même peuple ». Il fallait juste commencer quelque part, disait-il. D’où le Ngan’Nkam.
Le Chef du Canton Yingui décédé plus tôt n’a pas eu l’opportunité d’organiser la première édition du Ngan’Nkam. Avec ce qu’il se passe depuis 2008, et les orientations qui sont données à cet événement, il y a lieu de croire que Sa Majesté Solle Lomby Amon ne devrait pas avoir un sommeil tranquille dans sa tombe.
Source : Benoît Mekon
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