LE MANIFESTE DE CAMEROON PROJECT

LE MANIFESTE DE CAMEROON PROJECT

 

LE MANIFESTE DE CAMEROON PROJECT

Version française

« Pour l’union de la diversité »

La récente résurgence des revendications des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun désormais connue sous le vocable de « Crise anglophone » ou « Problème Anglophone » marque une étape décisive dans la lutte pour la justice au Cameroun.
Comment oublier le rôle déterminant que jouèrent ces mêmes régions pour le retour du pluralisme politique en Cameroun en 1990, une étape tout aussi décisive dans l’histoire de la quête de la démocratie au Cameroun.
La crise anglophone est donc une opportunité historique que tous les Camerounais doivent saisir pour ensemble résoudre le problème Camerounais qui est celui d’une gestion patrimoniale du Cameroun par une classe politique autiste aux dépens du bien commun.
La « crise anglophone » que traverse le Cameroun depuis plusieurs mois constitue une remise en cause de l’Etat unitaire et centralisé forgé qui voit le jour en 1972 avec la suppression de la République Fédérale du Cameroun composé du Cameroun Occidental et du Cameroun Oriental. La suite, on la connait, fut la dérive autocratique qui éroda progressivement l’autonomie relative du territoire de l’ancien Cameroun Oriental.
Telle est l’une des racines historiques de ce qu’on a convenu d’appeler le problème anglophone qui en fait traduit l’aspiration des Camerounais à une véritable décentralisation inscrite dans la Constitution du Cameroun depuis 1996, mais qui n’a malheureusement jamais été mise en œuvre par le régime antidémocratique au pouvoir. Cette aspiration se manifeste pour certains par la demande d’un retour à l’Etat fédéral et par d’autres par des revendications sécessionnistes.
L’option gouvernementale de rendre quasiment irrecevable et de réprimer systématiquement par l’arbitraire et la violence, la demande fédéraliste dès l’entame des revendications, en lieux et place de la négociation, à renforcer la légitimité du courant séparatiste au sein de la population anglophone de tel enseigne qu’aujourd’hui il apparait pertinent qu’une sortie durable de cette crise ne saurait se faire sans l’inclusion de toutes les parties.
Même s’il y a même lieu de croire que la plupart d’anglophones restent favorables à l’instauration d’un état fédéral au Cameroun qui aura le mérite de donner plus de pouvoir au citoyen
Il est tout aussi vrai que beaucoup de Camerounais d’expression française sont pour le fédéralisme au Cameroun comme solution durable à l’échec de l’Etat centralisé de ces dernières décennies.
Un modèle néocolonial avec sa praxis autoritariste dans la gestion des affaires publiques. Une fabrique d’injustices tous azimuts parmi les populations camerounaises au profit d’une élite particulièrement vorace tout en verrouillant non seulement tous les moyens d’expression démocratique.
La voix du peuple est donc systématiquement bâillonnée et, comme le démontre la crise anglophone, le peuple n’a d’autres issues que de reprendre démocratiquement ce pouvoir qui est sien pour refonder la République.
Pour parachever notre quête citoyenne vers une démocratie véritable propre au citoyen, au service du citoyen et implémenté par le citoyen.
Pour libérer nos compatriotes et partant le pays dans son entièreté, des prisons de l’oppression qui les a réduits au défaitisme, à la fatalité et à la pauvreté.
Pour démanteler toutes ces emprises et systèmes qui nourrissent la tribalité au détriment de la citoyenneté.
Pour fonder les bases d’une structure étatique nouvelle dont les droits fondamentaux sont respectés, la différence est protégée, l’égalité établie et la justice vivante. Le retour au fédéralisme garantira ce modèle démocratique et, dans le contexte actuel, serait salutaire. Toutefois, le peuple doit pouvoir avoir le dernier mot.
C’est ce que l’initiative Cameroon Project se propose d’accomplir, en mettant sur pied une plateforme qui rassemble tous les Camerounais convaincus que le fédéralisme comme forme de remise de la gouvernance locale entre les mains de la société civile.
Il s’agit de jeter un pont entre les « Anglophones » et les « Francophones » pour un dialogue inclusif et constructif sur les conditions de possibilité d’un retour au fédéralisme au Cameroun.
Il est temps que le soupçon laisse la place à l’union des fédéralistes des deux côtés du Cameroun pour ce combat commun.

Les coordonnateurs

Père Lado / Europe

Vous devez être connecté pour poster un commentaire Connexion