Le Conseil de sécurité a examiné, le 21 avril, la situation à Haïti. Depuis février, des groupes criminels organisés ont lancé des attaques coordonnées pour étendre leur contrôle territorial et saper l’autorité de l’État, faisant 1 086 morts en deux mois.
L’Équatorienne María Isabel Salvador (photo), directrice du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), a confirmé que la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) ne s’est déployée que dans 40 % du territoire, laissant le reste du pays sous la domination des gangs.
☞ Rappelons que la MMAS n’est pas une force des Nations unies, mais du Kenya, déployée à la demande des États-Unis avec un mandat de l’ONU.
La délégation chinoise a invité la « nation souveraine » d’Haïti à former un gouvernement légitime sans délai et à cesser de compter sur l’aide systématique de l’étranger. Elle a également accusé les États-Unis d’ingérence de longue date dans les affaires haïtiennes. Après avoir orchestré, il y a un an, l’installation d’un nouveau gouvernement, Washington « ferme aujourd’hui les yeux, malgré le chaos », en n’appliquant pas réellement l’embargo sur les armes dont il a pourtant accepté l’imposition. Le résultat, c’est que les gangs sont mieux outillés que la Police nationale d’Haïti, alors que la plupart des armes arrivant en Haïti proviennent des États-Unis.
La délégation française a par ailleurs confirmé son intention de poursuivre le « travail de mémoire » engagé par le président Emmanuel Macron, qui a annoncé le 17 avril la création d’une commission mixte franco-haïtienne chargée d’étudier la dette exigée rétrospectivement par le roi Charles X pour la libération des esclaves.
source: Réseau Voltaire