Ingérence russe: les géants d’Internet font profil bas devant le Congrès

Ingérence russe: les géants d’Internet font profil bas devant le Congrès
mediaLe sénateur américain Pat Leahy montre un re-tweet du président Trump d’un tweet d’un présumé faux compte russe aux représentants des trois grands du web, lors de leur audition au Congrès le 31 octobre 2017.REUTERS/Jonathan Ernst

Auditionnés devant le Congrès mardi 31 octobre, les représentants de Facebook, Twitter et Google ont reconnu avoir été instrumentalisés par la Russie qui a pu diffuser, pendant la campagne électorale américaine en 2016, des centaines de milliers de messages de propagande destinés à attiser les tensions dans le pays. Ces plateformes aux millions d’abonnés se sont engagées devant le Congrès américain à tirer les leçons et à empêcher des acteurs étrangers, comme la Russie, de s’immiscer à nouveau dans la vie politique du pays.

Avec notre correspondant à San Francisco,  Eric de Salve

Afin d’illustrer la manipulation des réseaux sociaux, un sénateur présente une publicité anti-Clinton achetée en mai 2016 par la Russie sur Facebook.

« Cette publicité dit qu’Hillary Clinton est, avec Barack Obama, la plus méprisée par les vétérans de l’armée et que si elle était élue, le contrôle de l’armée devrait lui être retiré. Cette publicité n’est rien d’autre qu’une ingérence directe du gouvernement russe dans nos élections. Un mensonge aux citoyens américains qui pensent être sur la page de vétérans basés au Texas, alors qu’en fait tout cela est payé en roubles par des Russes. Est-il normal que des publicités politiques achetées par nos adversaires étrangers se retrouvent sur Facebook ? »

Devant le Congrès, le représentant de Facebook est embarrassé. « Monsieur le sénateur, cette publicité n’a rien à faire sur Facebook. »

De faux événements ont également été créés par les Russes, a montré le sénateur démocrate Chris Coons, comme ce faux événement « patriotique » de « mineurs pro-Trump » en Pennsylvanie.

 126 millions d’Américains exposés

En deux ans, selon Facebook, Internet Research Agency, société basée à Saint-Petersbourg et contrôlée par les services russes a diffusé 80 000 messages de ce type. Une propagande vue par 126 millions d’Américains, en comptant les commentaires, les « j’aime » et les partages.

De son côté, Twitter dénombre 36 746 comptes russes. Tous diffusaient des fausses informations sur les sujets les plus sensibles : armes, immigrations, revendications homosexuelles, inégalités raciales, pour attiser les tensions et favoriser Donald Trump.

« Votre pouvoir parfois me fait peur », lance un sénateur aux géants de l’Internet.

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