Le rédacteur en chef de « Politis » et son conjoint, ancien agent de star, accusés d’arnaquer des sans-papiers
L’hebdomadaire « Politis » a annoncé, ce lundi 19 juillet, la mise en retrait de son rédacteur en chef, Gilles Wullus, après la parution d’une longue enquête du média en ligne StreetPress accusant son mari, Azzedine Jamal, d’avoir arnaqué des sans-papiers. Gilles Wullus serait lui-même également impliqué dans cette affaire.
Les accusations de StreetPress portent principalement sur Azzedine Jamal, présenté comme ancien agent de star – manager de la danseuse Mia Frye depuis 2014, selon ses réseaux sociaux. Le média en ligne affirme qu’il se fait passer depuis deux ans pour un avocat, réclamant des sommes importantes auprès de sans-papiers. Il aurait facturé entre 5 000 et 9 000 euros à ses « clients » pour les aider à monter leur dossier de régularisation.
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StreetPress affirme avoir « formellement identifié » 55 personnes sans-papiers victimes de cette arnaque, et assure que d’autres existent encore. Selon les estimations de nos confrères, Azzedine Jamal aurait, sur ces trois dernières années, encaissé plus de 200 000 euros
Quatre plaintes devraient être déposées ce lundi auprès du parquet de Bobigny pour usurpation de la qualité d’avocat, escroquerie et travail dissimulé contre Azzedine Jamal. Les quatre plaignants auraient été embauchés pour un rôle se rapprochant de celui d’apporteurs d’affaires, avec un statut d’assistants avocats ou juristes, malgré leur manque de connaissance en droit.
Ils auraient ainsi été chargés de rapporter des clients à Azzedine Jamal, assure le média. L’un d’eux explique que ce dernier leur a présenté son conjoint journaliste : « On s’est renseigné, on a vu leurs éditos, leurs unes, ça allait dans le sens de l’immigration. C’était cohérent ».
Le couple se défend de toute escroquerie
Le média en ligne a rencontré le couple avant la parution de son enquête. Ils accusent les quatre hommes d’avoir monté une « cabale » contre eux, et assurent qu’ils souhaitent simplement aider des personnes en situation irrégulière.
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Azzedine Jamal, lui, se défend d’être un escroc. Dans un mail à Streetpress, il revendique neuf régularisations et 47 clients « en attente ». Des chiffres qu’il explique avec la complication du traitement des dossiers en préfecture en raison de la crise du Covid. Il assure par ailleurs n’avoir jamais usurpé le métier d’avocat, reconnaissant toutefois qu’il lui est arrivé de ne pas « désavouer » ses apporteurs d’affaires lorsqu’ils le présentaient comme tel.
Gilles Wullus est partie prenante des cabinets d’Azzedine Jamal selon StreetPress, et il reconnaît « faire du conseil » à son mari. Azzedine Jamal assure par ailleurs qu’il « ne connaissait pas le contenu des dossiers », mais lui disait « comment sortir de la merde quand j’ai une merde ».
Une autre plainte aurait par ailleurs été déposée août 2020 pour escroquerie contre Azzedine Jamal et Gilles Wullus par un ancien associé du premier, qui affirme avoir que ses arnaques lui auraient coûté des dizaines de milliers d’euros.
Quelques heures après l’apparition de l’enquête de StreetPress, « Politis » a publié un communiqué annonçant que Gilles Wullus était « d’ores et déjà en retrait de ses fonctions et responsabilités au journal ». Le magazine affirme être « totalement étranger à cette affaire d’une extrême gravité ». « Politis ne saurait en aucun cas accepter ou cautionner le fait que son nom ait été ou soit utilisé à des fins frauduleuses […] », est-il ajouté, le journal assurant que « si une utilisation d’une telle nature était avérée », des mesures pourraient prises.
SOUIRCE : nouvelobs.com
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