L’argent n’est pas tabou dans l’Eglise catholique, mais il y a de grandes différences entre la rémunération d’un cardinal et celle d’un curé de campagne. Le pape, lui, ne touche rien.
On peut être homme de foi et avoir néanmoins quelques besoins purement matériels, même si l’immense majorité de ceux qui éprouvent le besoin de se consacrer à Dieu n’ont pas fait de l’argent leur priorité, loin s’en faut. Voici ce qu’il faut savoir sur la rémunération des hommes d’Eglise.
Combien gagne le pape ?
Comme ses prédécesseurs, le pape François ne percevait aucun salaire. « Je ne gagne rien. Rien du tout. Ils me nourrissent et quand j’ai besoin de quelque chose, je leur demande », avait assuré Jorge Mario Bergoglio dans une interview rapportée par 20 Minutes. Là réside LE gros avantage du souverain pontife : passé de cardinal à pape, il n’a plus aucune dépense à effectuer. Logé dans le grand appartement pontifical ou, comme François à la résidence Sainte-Marthe, il est constamment entouré de collaborateurs, chauffeurs et autres auxiliaires de vie payés par le Vatican.
En revanche, rien n’empêche le pape de recevoir des cadeaux ou de profiter, s’il le souhaite, d’autres revenus. De plus, il bénéficie d’une exemption fiscale, notamment pour les droits d’auteur sur les livres écrits. C’est ainsi que le prédécesseur de François, Benoit XVI, qui avait renoncé au trône de Saint-Pierre, a touché entre 4 et 5 millions d’euros de droits d’auteur pour son ouvrage « Jésus de Nazareth ».
Mais bien souvent, le pape reverse l’argent gagné à ses oeuvres religieuses ou des associations caritatives. On se souvient par exemple qu’en 2018, le pape François avait revendu une Lamborghini pour quelque 715 000 euros en 2018. La somme était allée directement aux plus nécessiteux.
Combien gagne un cardinal ?
Le salaire mensuel d’un cardinal atteint 4 500 euros, selon l’agence de presse italienne Ansa. En septembre 2024, François avait exhorté les cardinaux à participer à l’effort collectif, face à un déficit de plus de 83 millions d’euros en 2023. Dès 2021, il avait déjà engagé une politique d’austérité en baissant leurs salaires et supprimant divers avantages. Par exemple, il avait diminué de près de 10 % la rémunération des cardinaux (les passant donc de 5 000 à 4 500 euros), tout en supprimant la prise en charge de leurs frais personnels.
L’Église catholique compte, en 2025, 252 hauts dignitaires appelés à élire le nouveau pape. A noter cependant que seuls les moins de 80 ans (ils sont 137 actuellement) participeront au conclave pour choisir le successeur de François.
Combien gagne un évêque ?
Contrairement aux religieuses et aux moines, les évêques, comme les cardinaux, ne font pas voeu de pauvreté. Selon le site Cathobel, les archevêques chefs de dicastère, l’équivalent des ministres d’un gouvernement, gagnent entre 3 000 et 4 000 euros. Quant aux évêques, ils touchent 3 000 euros. C’est parmi les évêques et les archevêques que le pape choisit les futurs cardinaux.
Combien gagne un prêtre ?
Une longue formation de plus de cinq ans, un job à temps plein 6 jours sur 7, et une rémunération inférieure au SMIC, le terme de vocation sacerdotale n’est pas usurpé. Il faut dire que les prêtres n’exercent pas une « profession », ils n’ont pas de contrat de travail mais sont investis d’une charge. Et celle-ci est intégralement financée par les dons (le Denier de l’Eglise et les offrandes faites à l’occasion des baptêmes, mariages et funérailles), les diocèses ne recevant aucune subvention, ni de l’Etat, ni du Vatican.
La France compte 13 114 prêtres. Pour chacun, la rémunération est de 1000 à 1200 euros par mois. Cette somme est composée aux deux tiers d’une somme fixe et pour le dernier tiers des honoraires des messes. En revanche, ils n’ont pas de loyer à payer, le diocèse veillant à loger chaque curé, notamment dans les presbytères. Dans les campagnes, leur budget est souvent grevé par les frais de déplacement (achat et entretien d’un véhicule, carburant, assurance…).
A noter que tous les prêtres ne sont pas forcément curés, alors que tous les curés sont des prêtres. Par ailleurs, il faut avoir été prêtre pour prétendre devenir évêque.
Source : SudOuest.fr
