07142025Headline:

Cameroun : Les prévaricateurs fonciers Par Babilla André

Cameroun : Les prévaricateurs fonciers sont une bande d’escrocs, ils ont spolié la république à Douala avec l’appui du gouverneur de la région du Littoral, et une enquête sur les trafics d’influence ainsi que la spoliation des domaines de l’État est en cours

Douala est à genoux. La capitale économique du Cameroun est victime d’un pillage méthodique de ses réserves foncières, orchestré par une bande d’escrocs à col blanc, protégée par des complicités bien placées. Au cœur de cette mafia foncière, un nom revient sans cesse : Maurice Nguefack, présenté comme le cerveau d’un vaste réseau de prédation des biens de l’État, avec pour allié silencieux, mais influent, le Gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua.

Un pillage organisé des terres de l’État

Depuis des années, les domaines privés de l’État à Douala sont vendus, morcelés, détournés au mépris total des lois en vigueur. Des terrains réservés aux hôpitaux, aux écoles, aux projets publics ou industriels ont été frauduleusement attribués à des hommes d’affaires fictifs, souvent des prête-noms du réseau mafieux piloté par Maurice Nguefack.

Ces attributions sont réalisées sur la base de fausses décisions administratives, de titres fonciers douteux, et d’un trafic d’influence institutionnalisé. Les dénonciations s’accumulent, les preuves existent, et pourtant… rien ne bouge. Pourquoi ? Parce que ce cartel bénéficie de la haute protection de certaines autorités locales, à commencer par le chef de l’exécutif régional lui-même.

Le Gouverneur Samuel Ivaha Diboua : protecteur ou complice silencieux ?

Comment expliquer que cette spoliation ait pu prospérer aussi longtemps sans être freinée ? Tous les chemins de responsabilité mènent au bureau du Gouverneur Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, dont le silence sélectif face aux plaintes de la population et aux multiples alertes administratives laisse penser à une complicité manifeste ou, à tout le moins, à une défaillance volontaire.

Certains agents en poste dans les services du cadastre, des domaines et des affaires foncières affirment sous anonymat avoir reçu des pressions “venues d’en haut” pour accélérer des dossiers frauduleux, sans traçabilité, au bénéfice de membres du réseau Nguefack. Pendant ce temps, les vrais détenteurs de droits coutumiers sont dépossédés, des familles entières expulsées, et les projets publics paralysés.

L’enquête qui dérange

Face à l’ampleur du scandale, une enquête confidentielle a été lancée avec le soutien de la commission mixte SED-DGSN, qui s’intéresse de près aux ramifications de ce réseau. Le passeport de Maurice Nguefack a déjà été retiré, signe que la justice commence (enfin) à s’activer. De nombreux autres documents fonciers frauduleux ont été identifiés, et plusieurs complicités sont en train d’être auditées, y compris au niveau du cabinet du Gouverneur.

Cette enquête pourrait éclabousser de nombreuses figures influentes de Douala, y compris certains maires, sous-préfets et hauts cadres du cadastre, qui ont cautionné ou participé à ces détournements avec zèle. Si les poursuites sont menées jusqu’au bout, ce serait un séisme politique sans précédent dans le Littoral.

Le peuple spolié, la ville en crise

Pendant que ces prévaricateurs bâtissent des fortunes sur des terres volées, les Doualais souffrent d’un urbanisme chaotique, d’inondations causées par l’occupation anarchique du domaine public, de l’absence de logements sociaux, et de l’inefficacité des projets d’aménagement. Ce désordre, voulu et organisé, est le fruit direct de la voracité d’un cartel foncier protégé par l’État.

L’État doit reprendre la main, ou perdre la face

Il est temps pour le gouvernement central de briser ce réseau mafieux qui a transformé le patrimoine de l’État en butin personnel. Maurice Nguefack et ses complices doivent être traduits devant les tribunaux, leurs biens gelés, leurs actes annulés, et les responsabilités politiques établies, y compris au niveau du Gouvernorat.

Car laisser ce scandale impuni, c’est envoyer le signal que le Cameroun est une jungle où les plus corrompus dictent leur loi en toute impunité.

Plus jamais ça !

Les terres de l’État appartiennent au peuple. Pas à des mafieux en veste-cravate, pas à des gouverneurs complaisants, et encore moins à des réseaux obscurs de spoliateurs. L’heure est venue de redonner à Douala sa dignité foncière, de démanteler ce cartel, et d’en finir avec cette caste prédatrice qui confisque l’avenir urbain de la nation.

Babilla André, administrateur civil en retraite

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