Depuis un bon nombre d’années , dans la sphère journalistique du Cameroun rares sont des bons écrits .
Les articles qui sont toujours bâclés ; le texte confu et surtout l’on s y perd tant la narration est ambiguë. Je suis tombé sur un texte qui relate en même temps la situation de cette bulle journalistique au Cameroun ; mais décrie aussi le malaise qui mine cette profession .
Benjamin Zebaze un de mes journaliste préféré nous ressort ici les joie d’une sémantique claire et les doux accords d’une syntaxe plurielle et pas facile à manier .
Lisons seulement
Benjamin Zebaze: Qui est journaliste et qui ne l’est pas ?
Un internaute m’a posé cette question hier ; j’ai promis de répondre aujourd’hui car je ne suis pas naïf. Je vois bien qu’on veut m’entraîner dans le piège consistant à prendre position dans le conflit, derrière nous heureusement, opposant mes jeunes confrères Boris Berthold et Jean Jacques Ze. Certains en profiteront pour régler définitivement mon « cas » tandis que d’autres crieront, opportunément, au « génie ».
Je m’en tiens simplement aux grands principes. Il est admis dans toutes les grandes démocraties, qu’est « journaliste professionnel, toute personne qui a pour activité principale, régulière et rétribuée, l’exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes et périodiques ou agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources ». Jamais on ne parle de diplômes comme condition suspensive. Par principe, le journalisme s’apprend sur le terrain, même si en passant par une école, on apprend plus vite et plus surement.
Bon journaliste et diplômes ne font pas forcément bon ménage. J’ai crée mon premier journal en 1999, au moment où Pius Njawe était la figure marquante du secteur. Du haut de mes diplômes universitaires supérieurs obtenus à Bordeaux, je ne lui arrivais pas à la cheville, lui qui n’avait aucun diplôme. Aussi bien à Paris qu’aux Usa lorsqu’on s’y retrouvait, c’est lui qui prenait naturellement la parole pendant que je complétais le décor. Aux Usa, c’était encore plus simple : il parlait l’anglais alors que pour cette langue, je ne suis qu’un « infirme ».
Dans mes nombreux journaux, toute sorte de journalistes y ont fait leurs classes : Se Nkwe P. Modo, Ebolé Bola, Pauline Poinsier… n’avaient pas de gros diplômes: mais quel talent ! Mon fidèle ami Ponus est diplômé, ce qui ne « l’empêche » pas d’avoir du talent tout comme Georges Semey, tandis que Denis Kwebo, qu’on ne présente plus, était l’un des seuls ayant présenté un diplôme de journaliste au début de notre collaboration. C’est dire si pour faire ce métier, seul le talent et le savoir-faire compte.
Pour en revenir à Boris Berthold et Jean-Jacques Ze : il est évident que les deux sont journalistes, selon les critères généralement admis. Mais ils ne font pas le même métier car, il existe « des métiers » dans le métier de la presse. Jean Jacques Ze présente – entre autres- la revue de la presse. Qui peut me dire à quelle heure il se réveille ? Quel est son degré de stress dans l’attente de l’arrivée des journaux qui est chaotique ? Les capacités de lectures et de synthèse nécessaires pour présenter pendant un quart d’heure une revue qui ne heurtera ni ses patrons, ni les téléspectateurs, ni les patrons de presse, ni des personnes misent en cause dans les différents articles… tout en étant attractive ? Croyez-moi, il faut du talent, du savoir-faire et de l’abnégation pour y arriver et Jean jacques l’a et l’aurait eu même sans diplôme.
Boris Berthold est une espèce rare en voie de disparition. Il fait partie de la caste d’élite du journalisme qu’il qualifie lui-même de « journalisme d’investigation ». Au moment où le « gombo » a perverti toute la société camerounaise et hélas, le journalisme dans notre pays, il est heureux de voir des jeunes ne pas accepter l’ordre établi : Boris en fait partie et me rappelle avec nostalgie, l’époque de ma jeunesse professionnelle insouciante.
Ce qui est beau dans notre profession, c’est que plusieurs métiers concourent à le valoriser. Je suis certains que jamais Boris Berthold n’arrivera à faire ce que Jean Jacques Ze réalise tandis que ce dernier aurait les mêmes difficultés dans les activités que mène son confrère. Chacun, à sa façon, aide le journalisme camerounais à survivre.
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