Par Abdelaziz Moundé Njibam

CHERS NOIRS ET AFRICAINS !

Arrêtons de balancer sur les réseaux sociaux des propos stupides, de bréviaire de Ku Klux Klan, signés Donald Trump. Formons des dentistes au lieu de croire à des arracheurs de dents, as du mensonge invétéré en politique pour le seul but d’accéder au pouvoir.

Qui est Donald Trump, bonimenteur des estrades, incapable au lendemain d’une victoire électorale d’assumer des propos de la veille, pour avoir la moindre pensée structurée sur l’Histoire et notamment celle du monde noir ? Sa mèche brûlante de haine vaut-elle l’élévation d’un Martin Luther King, la science d’un Cheikh Anta Diop, le génie d’un Miles Davis, mille inventions d’Africains-Américains, la vision d’un Thomas Sankara, le brio des Sao, de la période Ifé ou la bosse de l’architecture d’un Imhotep ?

Quand nous apprendrons à partager, pour nous en inspirer, édifier nos dirigeants et en parler dans nos tontines ou associations tribales, ethniques et religieuses, sur nos téléphones, le Code Bamana à l’origine du numérique et de l’ordinateur, les textes de l’écriture Bamoun, la charte du Manden de l’Empire du Mali, l’un des premiers textes en matière de droits humains au monde, désormais patrimoine Unesco, les bâtons d’Ishango, premiers signes de la culture mathématique de l’homme, retrouvés entre le Congo et l’Ouganda, les plans de la cité du grand Zimbabwé, l’une des premières villes en pierre dans le monde, les secrets de la régulation thermique des cases africaines, l’exaltante histoire du panafricanisme, les apports fondamentaux, structurants et déterminants de la civilisation égyptienne, celle de la pensée coopérative, des prolégomènes de la science et de la philosophie, la plus longue et prestigieuse à la Grèce et à Rome, matrices de l’Occident moderne, les citations de Picasso et de ces grands peintres qui n’auraient pu révolutionner l’art sans la découverte des masques africains, OUI, quand nous apprendrons cela, nous tiendrons la promesse de nos PÈRES !

Ceux qui d’homo sapiens, en passant par l’Abyssinie et les brillantes civilisations d’Afrique subsaharienne, nous ont légué le logiciel du monde, dérobé par la prédation et les distorsions de l’Histoire, racontée par les seuls chasseurs d’Occident en d’ailleurs.

Arrêtons de nous réveiller avec des notifications whatsap du type  » Les noirs ne lisent pas et resteront nos esclaves… ».

Si on consacrait moins d’argent aux Chanel et autres futilités, moins d’argent pour faire les grands deuils, moins d’argent en alcools dispendieux, moins d’argent à nos faux pasteurs et prophètes, à nos charlatans et marabouts, en les convertissant en achats de livres, de journaux de qualité et d’ouvrages pour nos enfants et nos propres lectures dans les transports et ailleurs ;

si on consacrait cet argent à construire médiathèques et bibliothèques, alors on serait moins mécaniques et prompts à adouber toutes sortes d’idioties balancées par nos nouveaux chouchous, Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy, Donald Trump et bientôt François Fillon, l’homme qui a nié à Yaoundé, les massacres pourtant évidents de l’armée française au Cameroun !