AFFAIRE MAGIL par Adrien Macaire Lemdja

AFFAIRE MAGIL par Adrien Macaire Lemdja
Adrien Macaire Lemdja : senior economist

AFFAIRE MAGIL : L’ETAT NE DOIT PAS SE CONTENTER SEULEMENT DE CONTESTER L’ARGUMENTAIRE DE CETTE SOCIÉTÉ MAIS AUSSI ENGAGER UNE PROCEDURE JUDICIAIRE CONTRE ELLE AU CAMEROUN PUIS LANCER UN MANDAT D’ARRET INTERNATIONAL CONTRE SES DIRIGEANTS.

Il existe de nombreuses incongruités dans la gestion des projets dans notre pays.
Au-delà de la non-maturité de certains, des études incomplètes ou laissant volontairement des failles qui appelleront, en cours d’exécution, à la conclusion d’avenants prohibitifs pour le trésor public, il existe des options incompréhensibles entre autres :
1°) Des appels d’offres ou contrats de gré à gré qui soulèvent de nombreuses interrogations quant à la fiabilité et la solidité des entreprises retenues pour la réalisation des travaux.
Des exemples sont nombreux à cet effet : Les routes Sangmélima-Mengong, Bogo-Pouss, Pénétrante Est de Douala etc …
Et maintenant c’est le cas Magil, connu au Canada et ailleurs comme étant une société peu sérieuse.
L’urgence qui aurait pu être évitée, si nos administrations avaient travaillé avec rigueur et diligence, ne peut expliquer non seulement le choix d’une telle entreprise, sous la pression de la CAF qui menaçait de nous retirer la CAN mais aussi les termes du contrat signé avec elle et les modalités de son exécution.
En effet rien mais rien ne peut justifier que les avances de trésorerie ou de démarrage des travaux puissent couvrir les 2/3 du coût des travaux alors que les entreprises adjudicataires des travaux en général sont payés selon les décomptes des travaux réalisés et contrôlés d’une part par les bureaux d’études en charge du suivi du projet et d’autre part par le maître d’œuvre autrement dit le ministère tutelle des dits travaux.
Il y a lieu vraiment d’interroger toute la chaîne ayant abouti à ce fiasco.
L’Etat qui devra débourser encore des milliards du contribuable pour achever les travaux, comme le recommande le MINSEP dans sa correspondance, gagnerait, avec toutes les preuves énoncées, à engager une procédure judiciaire au Cameroun contre Magil et ses dirigeants puis lancer un mandat d’arrêt international contre ces derniers.
D’ailleurs, ces derniers sont coutumiers du fait puisqu’un de ses dirigeants, celui qui fut en charge du projet d’Olembé, avait été interpellé en Ukraine, sans doute pour des faits similaires.
IL FAUT ABSOLUMENT QUE NOTRE PAYS RECOUVRE SES SOMMES FARAMINEUSES NOTAMMENT ISSUES D’UN PRÊT ACCORDE PAR LA STANDARD CHARTERED BANK DE LONDRES.
C’est d’ailleurs le lieu de se demander comment les sommes issues de ce prêt ont été décaissées aussi facilement pour alimenter Magil, connaissant les règles rigides des bailleurs et des banques en la matière.
De surcroît quand on sait que des milliers de milliards de la dette que nous avons contractés auprès des bailleurs et des banques, dorment à la C.A.A (Caisse Autonome d’Amortissement), en raison des procédures de déblocage que nos administrations n’arrivent pas à respecter.
2°) Des contrats accordés aux sociétés chargées de réaliser à la fois des études et les travaux de construction.
Les autoroutes Yaoundé-Douala et Kribi-Lolabé en sont des exemples emblématiques.
Dans de tels cas, comment peut-on s’assurer de la réalité des coûts finaux des infrastructures, même en présence de bureaux d’études chargés de suivre les dits travaux.
La plupart du temps, lesdits bureaux d’études étant étrangers faut-il le rappeler.
Il y a 40 ans, le Cameroun disposait d’un bureau national d’études. Comment expliquer sa disparition alors que notre pays regorge de nombreux cadres aux compétences pointues dans les domaines requis dans la réalisation de ces infrastructures ?
Pourquoi ces compétences sont-elles désormais concentrées au sein des ministères de tutelle, annihilant leur indépendance face aux décideurs d’une part et favorisant leur concussion d’autre part?
NOTRE CHEMIN VERS L’ÉMERGENCE SERA LONG SI NOUS NE ROMPONS PAS RADICALEMENT AVEC CES MÉTHODES ET PRATIQUES MOYENÂGEUSES.

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