QUATRIEME PARTIE (4/4)
Il arriva enfin au Palais de Bantoutator, sain et sauf.
Il fut accueilli par son épouse Marie, Bantoutator étant parti chasser. Wazal se présenta à elle comme le jeune roi de Wazalville. Il fut étonné et agréablement surpris d’entendre que son nom lui était familier, elle semblait connaître l’histoire de ses ancêtres et son hospitalité lui apporta beaucoup de réconfort.
Ils devisèrent ainsi quelques heures jusqu’à l’arrivée inopinée de Bantoutator, la besace chargée de gibier.
Après de brèves présentations les deux hommes se retrouvèrent seuls pour échanger et Bantoutator présenta son programme d’enseignement à Wazal :
– Ton père était un grand homme et mon ami. Nous nous sommes toujours soutenus. Il a été tué lâchement, aussi ai-je promis de le venger. Tu as hérité de ses pouvoirs et je suis là pour t’apprendre à les maîtriser. Toutefois, avant tout, tu vas devoir prendre trois jours de repos. Il est inutile de protester, cette règle est nécessaire et indispensable à la réussite de ton enseignement. Elle est non négociable. Après trois jours au cours desquels, aidé par mon épouse, tu te nourriras, tu dormiras, tu seras à l’écoute de ton bien-être, nous prendrons la route au lever du soleil, quand le coq aura chanté trois fois.
Nous marcherons jusqu’au sommet du Mont Cameroun. Ce sera pour nous l’occasion de faire plus ample connaissance. La Montagne des dieux est un lieu où, grâce à l’énergie cosmique mais également à une grande concentration, on rentre aisément en communication avec les dieux. Tu as un atout pour toi, tu as un esprit positif et tu as un don que tu dois mettre au service du bien.
Après ces trois jours entièrement consacrés à son confort, Wazal était serein et joyeux.
Comme prévu, à l’aube du 4ème jour, ils prirent la route pour commencer leur ascension vers la montagne des dieux. Ils durent faire plusieurs étapes au cours desquelles Bantoutator commença son enseignement. Pour manger, ils devaient chasser. Wazal était un bon chasseur mais la technique de Bantoutator était nouvelle pour lui. Il fallait construire des pièges. A l’aide d’une machette, ils se frayaient un chemin en coupant les herbes et les arbres. Wazal dut apprendre à tenir parfaitement la machette, en imaginant déjà des futurs adversaires qui profiteraient d’une seule faille pour le désarmer. Caché pour surprendre le gibier, il apprit à se servir des flèches. Ses premières tentatives furent un échec.
Wazal était vexé, sa réputation d’excellent chasseur était en cause ! Bantoutator, connaissant la jeunesse et la fougue de son disciple, l’invita à se calmer, à respirer et à se concentrer. Ses conseils portèrent leurs fruits, Wazal visa en plein cœur un phacochère. On pouvait lire dans son regard un éclair de satisfaction lorsque Bantoutator le félicita. Ils découpèrent ensemble le gibier, en mirent une partie dans leur sac et enterrèrent le reste afin que la viande ne se gâte pas et pour avoir des réserves. Arrivés à leur campement, ils firent un feu de bois pour faire cuire les grillades et reprendre des forces.
Après quelques jours de ce programme intensif d’entrainement, ils arrivèrent enfin à la montagne des dieux, un endroit somptueux, lieu de rassemblement de tous les esprits bienveillants. Wazal resta sans voix devant tant de magnificence. Accompagné par Bantoutator, il monta sur une colline où se trouvait le monument de l’Alliance. Il dut fermer les yeux et se concentrer afin de rentrer en communication avec les esprits et de percevoir ainsi les secrets pour la réussite. C’était là une épreuve encore bien plus difficile que celle de la chasse. Après un long moment de vaine concentration, il était déjà découragé. Bentoutator, l’invita à la patience.
Il lui conseilla de penser à l’histoire de sa famille, d’accompagner ses pensées par des respirations profondes. L’exercice dura longtemps. Soudain Wazal entra en transe et se mit à crier. Il vit dans ses songes, la manière d’utiliser son épée Wazall’âme, gravée sur son dos. Il lui fut alors révélé la façon de se saisir de son épée, de l’utiliser et de combattre l’ennemi à la manière des anciens.
Après quelques heures son corps se mit à trembler. Bantoutator prit l’huile récoltée sur le moabi pour embaumer et masser son corps. Wazal était épuisé, mais les entrainements n’étaient pas terminés ! Il devait descendre dans l’arène afin de mettre en pratique les techniques perçues dans ses songes.
Dans l’arène, Bantoutator l’attaqua par surprise. Wazal fut projeté et atterrit sur la cime d’un arbre. Vexé et fâché, il voulut riposter, en vain. L’effet de surprise l’avait désarçonné. Ce fut l’occasion pour Bantoutator de lui enseigner l’art de la feinte afin de déjouer les pièges et la lâcheté de l’ennemi.
Au coucher du soleil, Bantoutator mit fin à l’entraînement. Ils prirent le chemin pour rentrer au campement. Ils se restaurèrent avec une partie de la réserve du gibier afin de reprendre des forces.
Les jours suivants les exercices portèrent sur l’apprentissage de l’équilibre et du vol dans les airs afin de maîtriser les pouvoirs occultes utilisés par ses adversaires.
A force de patience et de courage, et grâce aux conseils avisés et à l’enseignement remarquable de Bantoutator, Wazal apprit la stratégie, les techniques et la rapidité nécessaires pour se montrer digne de sa mission de chef du village et crédible auprès des anciens.
A son retour au village il se présenta aux wazalciens qui ressentirent aussitôt le changement profond de leur roi. Il avait mûri, il était prêt à défendre le village contre les ennemis et à venger son père Wazalking. Wazal décida de créer une armée puissante qu’il nomma « montagne des dieux » à l’image de ces soldats grands et robustes.
S’inspirant de la tradition des Ancêtres, il enseigna à tous le wazalangua : il s’agissait d’une langue ancienne et codée : il suffisait d’ajouter « wazal » avant une phrase ou un mot. Ce langage permettait de repérer les espions.
Il travaillait dur, était aussi à l’écoute et ne se laissait distraire par personne. Excepté par cette jeune femme qui entrait au palais avec sa mère, la servante qui accomplissait des tâches ménagères du feu roi Wazalion. Appelée Eliane, elle venait souvent aider sa mère. Wazal éprouvait des sentiments pour elle, mais n’osait pas le lui dire, ni même se l’avouer. Un jour à son réveil alors qu’il faisait le tour de son royaume il entendit les cris d’une jeune fille et de plusieurs hommes. Il se précipita au palais et ouvrit la chambre d’où venaient les cris : Il vit deux hommes autour de la jeune servante.
_ Qui êtes-vous, que lui voulez-vous ?
_ De quoi te mêles-tu jeune homme ? Nous avons ordre de la capturer.
La jeunesse fille, leste et rapide comme l’éclair, profitant de l’irruption de Wazal, donna un coup de pied au premier homme mais le deuxième se précipita sur elle et en profita pour lui fixer une puce sur l’épaule. Elle dut les maîtriser sans même l’aide du roi. En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, le tour était joué. Aussitôt après elle s’en prit à Wazal :
_ Deux hommes veulent me kidnapper, et toi tu converses avec eux, au lieu de me venir en aide. Sache que je n’ai peur de personne ni de rien. On m’appelle la Rebelle !
_ Tu as raison je te présente mes excuses, mais qui t’a appris à te battre ? J’aime ta façon de te battre. Mais que faisais-tu dans la chambre seule, sans ta mère ?
_ Quand ma mère n’est pas là je la remplace.
_ Et les hommes tu les connais ?
_ Non !
Le roi appela les gardes pour aller à la recherche des deux hommes afin de les enfermer. Mais ils étaient déjà bien loin et les gardes revinrent bredouille.
Aussitôt les espions prirent la route vers la tribu des Mékanikators afin de faire le compte-rendu de leur mission. Les mécanikators et Futurators les attendaient avec impatience et espéraient des bonnes nouvelles. Les espions humiliés et honteux de leur échec face à une femme, rapportèrent une histoire des faits, quelque peu transformée : ils n’avaient pas pu capturer Eliane car le jeune roi avait surgi et tout mis en œuvre pour les en empêcher.
Après un long et rude combat, ils avaient dû prendre la fuite, non sans avoir auparavant installé la puce sur l’épaule de la jeune fille. Les mékanicators, furieux de cette défaite, brûlèrent leurs oreilles, et ils se concertèrent avec les Futurators en vue d’échafauder un nouveau plan.
Le quotidien des Wazalgeois :
Parmi les wazalgeois il y avait quelques soldats du roi wazal ; ils passaient beaucoup de leur temps libre à jouer au rugby. C’étaient des hommes robustes, ils aimaient les sports qui faisaient appel à la force physique. En guise de maillot, ils revêtaient des tuniques pour jouer au rugby et également afin de plaire aux femmes.
Ils avaient créé une technique de jeu unique et très particulière. Le roi prenait beaucoup de plaisir à les regarder jouer, perché sur la tribune avec quelques wazalciens.
C’était aussi l’occasion pour lui de choisir les meilleurs soldats. Certains wazalgeois aimaient cultiver, pêcher et chasser
Les personnages, symboles et tribus
Wazaldringo : l’Ancêtre
Wazalking : père de Wazalion
Wazalion : Fils de Wazalking et père de Wazal et Wazalstyle
Wazal : fils du roi Wazalion
Wazalcien : les anciens
Wazalstyle : demi-frère de wazal
Wazallionne (née …) : femme de Wazal
Wazall’âme : épée de Wazal
Wazaliane : épouse de Wazalking et mère de Wazalion – tissu protecteur et magique
Mécanikators : tribus voisines – hommes avec un mélange de mécanique gladiateur et terminator
Futurator : tribus voisines : des méchants
Margeritator : femme mi humaine mi fleur inspirée d’une fleur marguerite
Toureiffelysée : un mélange de tour Eiffel et de champ Elysées
wazalkaliflagilistik : mot magique pour faire apparaître des dessins géométriques
Marie : épouse de Bantoutator
Bantoutator : guerrier Bantou et ami de Wazalion
Les tribus : Mécanikator
Futurator
Toureiffelysée
Margueritator »
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